Les Autres - Alejandro Amenabar

Titre original : The Others

Réalisateur : Alejandro Amenabar

Avec : Nicole Kidman, Fionnula Flanaghan, Le Docteur Christopher Eccleston et bien d'autres.

Sortie cinéma : 26 décembre 2001

J'avais déjà vu Les Autres, à l'époque où une porte qui claque suffisait à m'effrayer (comment ça c'est toujours le cas maintenant ?). Et comme je ne me souvenais de rien à part du twist final (que je vais vous spoiler allégrement -je préviens au cas où vous auriez vécu dans une grotte ces dix dernière années), j'ai décidé que cette incursion d'Amenabar du côté des blockbusters méritait bien un deuxième visionnage.

L'histoire : une femme dont le mari n'est pas revenu de la Seconde Guerre mondiale vit seule avec ses enfants dans une grande maison isolée sur l'île de Jersey, au large de la Grande-Bretagne. Retenez bien que ça se passe sur une île, ça vous évitera de vous demander pendant la moitié du film pourquoi les personnages n'arrêtent pas de parler de "l'invasion nazie" alors que ceux-ci n'ont jamais posé les pieds en UK et de vous auto-convaincre que le film se déroule dans une uchronie. Les enfants, Ann et Nicholas, sont photosensibles et ne doivent donc sous aucun prétexte être exposés à une lumière forte, chose qui complique la vie de la maison et sert de prétexte au réalisateur pour nous offrir une atmosphère qui fait peur et de jolis clair-obscurs. Tout commence à se détraquer (croit-on) quand un trio de domestiques flippants à la but you've always been here viennent proposer leurs services, et que la petite Ann se met à voir le fantôme d'un garçon nommé Victor.

Les Autres vaut-il tout le ramdam qu'on en a fait ? Réponse : meh. Amenabar remplit son contrat, sans aucun doute : scènes angoissantes en crescendo avec musique qui va bien ? Check. Premier plan incompréhensible jusqu'à la fin du film ? Check. Foreshadowing ? Check. Humour occasionnel ? Check. Scène de sexe ? Check. Double lecture religieuse ? Check. En somme rien de bien extraordinaire. Là où il se démarque de ses conccurents (dont le Sixième Sens de Night Shyamalan qui sortit avec seulement quelques mois d'écart), c'est par la beauté de ses plans, sa façon de filmer la maison et le parc imprégnés d'obscurité. Les acteurs sont bons, mention spéciale à Fionnula Flanaghan qui parvient à rendre terrifiant le geste de se verser une tasse de thé. Ca fait plaisir de voir Christpher Eccleston, mais il ne fait pas avancer l'intrigue, pauvre bougre. Pas grand-chose à dire sur les personnages, assez unidimensionnels. La scène de la révélation est plutôt réussie, et pour une fois, voir le film en sachant la fin change vraiment le ressenti qu'on en a : imaginer les réactions de la famille "vivante" à chaque éclat de colère de Nicole Kidman devient drôle, tellement elle agit comme l'esprit frappeur de base. S'il y a un éclair de brillance dans le scénario d'Amenabar c'est là qu'il se trouve, mais autrement il reste, malgré ce qu'il voudrait nous faire croire, très convenu.